soutien à françoise Hardy

La chanteuse Françoise Hardy participe au Salon du livre de Paris, le 14 mars 2009. (BALTEL/SIPA)

d'après France bleu /

La chanteuse Françoise Hardy, suivie depuis des années pour deux cancers et qui a récemment exprimé son souhait d’avoir recours à l’euthanasie, publie dans La Tribune Dimanche une lettre dans laquelle elle interpelle le président de la République sur la fin de vie.

Françoise Hardy, suivie depuis plusieurs années pour un cancer du système lymphatique et un cancer du pharynx, n'en peut plus, elle souffre trop. L'artiste, qui doit fêter ses 80 ans le 17 janvier prochain et a récemment exprimé son souhait d’avoir recours à l’euthanasie, publie ce dimanche une lettre à Emmanuel Macron dans les colonnes de La Tribune et relance le débat sur la fin de vie.

"Nous comptons sur votre empathie"

La chanteuse, épuisée par la maladie, demande au président de la République de faire preuve "d'empathie" et de permettre "aux Français très malades et sans espoir d’aller mieux de faire arrêter leur souffrance quand ils savent qu'il n’y a plus aucun soulagement possible". Évoquant un séjour dans une clinique, elle explique avoir rencontré des malades qui "regrettaient que l’euthanasie ne soit pas légalisée, car ils avaient conscience de souffrir inutilement".

Jeudi, dans une interview accordée à Paris-Match, à la question "Que peut-on vous souhaiter ?", Françoise Hardy répondait : "Partir bientôt et de façon rapide, sans de trop grosses épreuves, comme l'impossibilité de respirer." Interrogée par le magazine sur ses projets, l'interprète de "Comment te dire adieu" confiait encore : "Partir dans l'autre dimension le plus tôt, le plus vite et le moins douloureusement possible."

"C'est un cauchemar"

"Depuis mes dernières et récentes radiothérapies, je vais mal car mon œil droit voit tout très flou et est douloureux. Ma narine du même côté est tout le temps bouchée", détaillait-elle. "La bouche et l'arrière-gorge sont encore plus asséchées. C'est un cauchemar", poursuivait-elle. "À cause de ma vision détériorée, je ne peux plus lire, je ne peux même plus regarder la télé, ce qui, quand je tombais sur un bon film, était la meilleure façon de déconnecter", regrettait Françoise Hardy, qui évoquait aussi son mental "détruit par la maladie" et expliquait que ses "55 radiothérapies" lui ont fait perdre "la mémoire de trop de choses".

Françoise Hardy s'était déjà déclarée en faveur de l'euthanasie à plusieurs reprises ces dernières années. Un projet de loi "sur le modèle français de la fin de vie" sera "présenté courant février", après un plan décennal sur les soins palliatifs, a annoncé Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée aux Professions de santé, le 8 décembre. Après la convention citoyenne sur la fin de vie, majoritairement favorable à une aide active à mourir, le chef de l'État avait demandé à ses ministres un projet de loi "avant la fin de l'été" 2023..

Françoise Hardy en 2016 à Saint-Ouen Françoise Hardy en 2016 à Saint-Ouen © Maxppp - Olivier Lejeune